Agriculture
L’agriculture dans la commune de Bangangté
En termes d’utilisation des terres dans le domaine agricole, l’on relève :
Principales cultures pratiquées
Les principales cultures qui sont pratiquées dans le territoire de la commune de Bangangté sont les suivantes :
• Cultures pérennes : cacaoyer, caféier arabica, caféier robusta, palmier à huile. Le caféier est présent dans 88%, le cacaoyer dans 40% et le palmier à huile dans 7%des quartiers enquêtés
• Cultures vivrières : maïs, haricot, manioc, taro, macabo, igname, arachide, pomme de terre, soja, patate douce, banane, plantain et le riz.Caféier Cacaoyer Palmier à huile
• Cultures maraîchères : tomate, choux, légumes, pastèque, oignon, aubergine, gombo, poireau, condiments verts, et piment.
• Arbres fruitiers : avocatier, safoutier, manguier, oranger, pamplemoussier, ananas, goyavier, corossolier, fruits noirs, papayer et kolatier, les principales
Productivité de l’agriculture
Les résultats de l’enquête révèlent que la tendance générale des productions agricoles est à la baisse car 73% des quartiers ont observé de manière globale une baisse dans leurs productions. Les raisons qui ont été avancées par les agriculteurs pour justifier cette tendance sont les suivantes :
• Absence ou insuffisance de jachère
• Absence ou insuffisance de traitements phytosanitaires à cause du coût élevé des produits d’où la prévalence des maladies des plantes
• Accentuation de l’érosion
• Perte de la fertilité du sol et dégradation des terres à cause d’une surexploitation
• Association de plusieurs cultures sur les mêmes parcelles
• Caprices climatiques
• Destruction des cultures par les animaux
• Faible dosage des engrais à cause de l’insuffisance des moyens,
• Faible encadrement technique des producteurs
• Faible maîtrise des techniques d’utilisation des engrais
• Insuffisance des ressources hydriques
• Manque des structures de proximité pour favoriser la fertilisation des sols,
• Mauvaises pratiques culturales
• Présence des eucalyptus
• Utilisation des feux de brousse
• Grande fluctuation dans les prix des produits maraîchers
Néanmoins, la tendance générale est à la hausse dans 14% des quartiers. 14 % des quartiers ont exprimé une tendance constante.
But de la production
Les principales destinations des productions sont l’autoconsommation, la vente et le don. Tous les quartiers (100%) cultivent à la fois pour l’autoconsommation et la vente. Seuls 76% offrent une partie de leurs productions en don à des connaissances.
Localisation des terres agricoles
Les terres les plus propices à l’agriculture sont localisées tout le long de la plaine du Noun (Bangang-Fokam à Sanki), la plaine de Houlap à Bamena pour les cultures maraichères et vivrières et les galeries forestières à Maham, Baloua… Les autres terres sont favorables à de degrés divers et nécessitent plus d’intrants pour une production soutenable. A certains endroits, le sol se résume à un effleurement de la roche mère et les rendements sont presque nuls. Il en découle que dans la commune de Bangangté, la majorité des champs sont localisées entre 3 et 4 km des maisons d’habitation. Beaucoup de producteurs éprouvent alors des difficultés pour ramener leurs productions à domicile.
Techniques culturales
On rencontre 2 types d’exploitations dans la commune de Bangangté, le type industriel et le type familial, ce dernier étant le plus répandu. Dans la commune de Bangangté, la méthode dominante de préparation du sol est le billonnage (79% des quartiers). Les autres méthodes de préparation du sol sont le labour à plat et les semis sans travail de la terre (2% des quartiers). La préparation du sol se fait exclusivement de façon manuelle dans 100% des quartiers. Néanmoins on rencontre la préparation mécanique avec les tracteurs et la traction animale dans 2 % des quartiers. 92% de quartiers cultivent sur les pentes avec dans la plupart de cas les billons construits parallèlement à la pente (68%), ce qui accentue l’érosion sous l’action des eaux de ruissèlement et de la gravité. La main d’oeuvre familiale (97% des quartiers) est la plus utilisée par rapport à la main d’oeuvre salariée qui n’est utilisée que dans 59 % de cas.
L’association des cultures est une règle dans ce système (100% des quartiers). La forme d’association culturale la plus rencontrée est la culture en mélange. Les espèces sont semées simultanément, dès les premières pluies (en mars) et très près l’une de l’autre, sans ordre défini. Ceci provoque une concurrence importante entre elles. L’idée est d’occuper le maximum d’espace possible et la raison en est que les surfaces disponibles par producteur sont très réduites à cause de la pression démographique. Dans la plupart des cas, on retrouve presque toutes les espèces énumérées plus haut sur la même parcelle. Le paysan recherche le plus de diversité possible sur une même parcelle, ce qui pose le problème de compétition entre lesespèces, ramenant certains rendements vers le minimum. Bien que cette méthode ait l’avantage de bien couvrir le sol (réduction de l’érosion), l’aspect rendement devrait faire un peu réfléchir, la finalité de la culture étant d’avoir le maximum de production sur les surfaces qui sont limitées. Dans ce mélange, quelques composantes apparaissent dominantes d’une parcelle à l’autre. Il s’agit des associations maïs-légumineuses (haricot, niébé, arachide), maïs-légumineusestubercules (pommes de terre, ignames, macabo ou taro), igname-maïs, igname-maïslégumineuse, pomme de terre-maïs-morelle noire. Quand les cultures sont plantées autour des maisons pour la consommation familiale (jardins de case), on assiste aussi à un mélange de plusieurs espèces, incluant aussi bien les espèces maraîchères (poireau, piment, tomate…) que les espèces vivrières (maïs, manioc, haricot…). En dehors de la culture en mélange, on rencontre aussi la culture intercalaire qui se retrouve dans certains champs de maïs, d’ignames, de manioc… et les espèces plus petites (haricot, arachide, niébé, gombo, pomme de terre, soja, macabo…) sont plantées entre elles à des intervalles variables. Les arbres fruitiers et les bananiers se retrouvent un peu partout, y compris les caféières et les cacaoyères. Seuls les maraîchers professionnels (tomate, pastèque, piment,…) et quelques grands producteurs dans la plaine du Noun (maïs, palmier à huile…) font parfois la culture pure et constituent l’essentiel du type intensif. Ce système se caractérise par une forte utilisation des intrants agricoles et de fois l’utilisation de la mécanisation agricole. L’une des techniques qui a la peau dure dans la commune de Bangangté, voire toute la zone agro écologique des hauts plateaux, est la pratique de la méthode de brulis puisqu’elle est encore utilisée dans 33,6% des quartiers. Cette pratique accentue la baisse de la fertilité des sols puisqu’elle diminue les quantités de matières organiques qui devaient être retournées au sol pour l’amélioration de ses propriétés physicochimiques.
Atouts et potentialités
Bien que présentant certaines contraintes sur le plan agricole, la commune de Bangangté présente aussi beaucoup de potentialités et leur exploitation contribuera à réduire considérablement la pauvreté en milieu rural.
• La commune de Bangangté offre à plusieurs endroits de son territoire un terrain assez homogène et à faible pente, terrain qui est propice à la mécanisation agricole. Nous notons avec désolation que cette potentialité n’est pas bien exploitée puisque la mécanisation agricole y est encore très faible ;
• Un peuplement naturel de karité qui peut être valorisé dans la plaine du Noun
• De vastes terrains pouvant encore supporter la production d’une gamme variée de produits agricoles existent encore dans la commune et leur mise en exploitation judicieuse peut contribuer grandement à l’autosuffisance alimentaire de la zone et une grande partie du pays ;
• Malgré l’accessibilité difficile dans certains coins de la commune (Sanki par exemple), la route nationale Bafoussam Yaoundé qui traverse la commune et d’autres routes secondaires en état acceptable constitue un grand potentiel sur le plan de la commercialisation car les productions agricoles peuvent être évacuées facilement vers les villes régionales et même l’extérieur du pays ;
• La commune de Bangangté connait une augmentation de la population estudiantine avec la création de plusieurs universités, ce qui constitue un potentiel dans la consommation des produits agricoles.
Problèmes
Les agriculteurs dans la commune de Bangangté sont confrontés à de nombreux problèmes dans leurs activités de production. Les problèmes suivants ont été recueillis dans le domaine de la production agricole auprès des populations lors de l’exécution de l’enquête de terrain, notamment :
• Mauvaise d’organisation de la commercialisation
• Manque de ressources hydriques
• Baisse de la fertilité des sols
• Culture de certaines espèces arbres comme l’eucalyptus
• Destruction des cultures par les animaux sauvages et les animaux domestiques en divagation
• Difficulté de conservation des produits récoltés d’où d’importantes pertes après récolte
• Difficulté d’écoulement des produits
• Jachères très courtes ou inexistantes
• Insuffisance de l’encadrement technique des producteurs
• Insuffisance de routes pour évacuer les productions des champs
• Haute prévalence des maladies des plantes
• Haute prévalence des ravageurs des cultures tels que les insectes et oiseaux
• Main d’oeuvre rare et coûteuse
• Manque de formation continue des producteurs
• Rareté de semences améliorées
• Mauvais état de certaines routes pour évacuer les produits des champs vers la maison et les points de vente
• Pauvreté des sols
• Présence des produits (intrants) frelatés sur le marché
• Pratique des techniques culturales inadéquates
• Problèmes de transport et commercialisation, surtout dans les zones reculées
• Coûts élevés des intrants agricoles
• Aléas climatiques
• Mauvaise répartition des terres.
Srce:Commune de bgte