ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES BAMILEKE
pourtant l’organisation sociale et politique des Bamiléké impose le respect de l’autorité comme valeur cardinale la société Bamiléké est composée de multiple villages indépendants les uns des autres, avec à leur tête un chef, autorité politique et religieuse de la communauté. Le chef, appelé fo’o , est un descendant de la dynastie fondatrice du village. Son autorité est globale et s’étend sur tous les domaines : personnes, biens, terres. Afin de limiter son pouvoir qui frôle celui de la divinité, le chef est entouré d’un conseil de notables ; les 9 comme on les appelle en ce fondant sur leur nombre. Le conseil, qui reçoit la désignation du successeur au trône après avoir prêter serment d’ en garder le secret jusqu’à la mort du chef est doté des pouvoirs importants. Bien qu’il puisse s’ en passer, le chef n’agit jamais sans prendre son avis, et ses décisions sont généralement le résultat d’un consensus. Il est à noter que les membres du conseil des 9 sont inamovibles, puisqu’on y accède par voie de succession. Cette forme d’éligibilité confère à ces membres une certaine indépendance vis à vis du chef, celui- ci n’ayant pas le pouvoir de les démettre. En dehors du conseil des notables, le pouvoir politique repose aussi sur l’existence d’une multitude de sociétés plus ou moins secrètes, donc l’autorité dans leur domaine de compétence peut frôlé la souveraineté.
LA CHEFFERIE BAMILEKE EXPRIME L’UNITE DE LA COMMUNAUTE DU VILLAGE
Elle représente le bien collectif constitué par la terre du village . Le représentant de cette collectivité étant le chef , la chefferie est un grand domaine comprenant 50 à 100 cases et plus , suivant l’importance du village et du harem du chef . De grandes cases abritant les sessions de différents grands conseils de notables ou les conseils privés du chef s’intercalent entre les habitations des épouses du chef , qui vivent chacune dans son foyer en compagnie de ses enfants . Ces immeubles de taille relativement importante porte le nom du conseil qui y siège . Ainsi il existe donc autant de cases de conseils qu’il y a de conseils dans la chefferie . Les cases de conseil ont un caractère sacré : en dehors de la mère du chef , aucun membre de la gent féminine ne peut y pénétrer , pendant ou en dehors des sessions . Le service et l’entretien des lieux sont assurés par des serviteurs du chef . L’entrée dans ces lieux de débat est formellement interdite à toute personne non-membre du dit conseil . Avant la pénétration européenne , la chefferie , chef-lieu du village ou capitale de la cité dans le cas des villages indépendants ( Lah-Lepeù ) , était le lieu où se réglait toutes les questions politiques , sociales et économiques du village . Pour chaque type , le chef s’entourait des cadres coutumiers appropriés . Les principales affaires débattues dans ce lieu concernaient les questions de frontières, la levée des impôts , le règlement des litiges , les négociations commerciales , etc… Toutes les chefferie Bamiléké n’ont pas le même rang. On distingue deux grandes catégories :